L’UNL soutient les journalistes de France Soir en lutte contre le démantèlement de ce grand quotidien d’information
Depuis un peu plus de 5 mois, le journal France Soir est en redressement judiciaire. Le 12 avril, les 112 salariés ont vu le tribunal de Lille désigner le promoteur immobilier Jean-Pierre Brunois, et le journaliste Olivier Rey comme repreneurs. Ils sont depuis le 15 avril propriétaires…
A l’annonce de la décision les salariés consternés se sont mis en grève. Et pour cause : le projet de ces nouveaux repreneurs est de « faire de France Soir un quotidien populaire au format tabloïd, [...] nous allons tout miser sur le fait divers pour redresser les ventes » et de licencier 80 salariés !
L’équipe de rédaction se retrouve dépossédée du contenu de son journal. Il est essentiel que nous ne laissions pas passer une telle mesure aliénatrice. Car c’est aller plus loin vers la standardisation de l’information et l’instauration d’une pensée unique médiatique.
Nous, lycéens engagés dans une organisation fondée sur des principes de solidarité, de liberté et d’émancipation, dénonçons cette forme d’atteinte à la liberté de la presse, par une prise en otage des journalistes et de leur journal et un scandaleux chantage au licenciement. Nous ne pouvons qu’être solidaires des journalistes qui refusent que leur liberté soit sacrifiée sur l’autel de la loi du marché !
C’est parce que nous militons chaque jour pour la démocratisation de la culture et la formation à la citoyenneté que la suppression des plages Culture et Politique sous prétexte de faire de France Soir un « journal populaire » s’oppose à tous nos principes. Notre conception de la presse est aux antipodes de celles des actuels propriétaires de France Soir.
Selon nous, la presse doit avoir un rôle émancipateur et conscientisateur par sa pluralité et sa diversité ; elle doit permettre le développement de l’esprit critique.
Face au mépris des repreneurs du journal France Soir autant envers ses rédacteurs qu’envers ses lecteurs, nous exprimons notre plus vive inquiétude face à cette fuite en avant libérale qui s’attaque désormais aux libertés les plus fondamentales ! L’UNL demande aux pouvoirs publics de prendre leurs responsabilités en donnant à France Soir les moyens de son développement. Si rien n’est fait, le gouvernement prend le risque de conduire les futurs citoyens dans le mur de la désinformation politique et du vide culturel !
Parce qu’à l’UNL nous considérons que la presse participe de la formation des jeunes, nous sommes convaincus qu’il faut aujourd’hui tout faire pour préserver cette liberté.
Karl Stoeckel
Président de l’UNL